Eco-défis : la planète a aussi besoin des artisans !
Ça n’a l’air de rien. Mais mis bout à bout, tous les petits gestes, de tous ceux qui veulent bien s’y mettre, ça finit par être significatif. Des gobelets en carton plutôt qu’en plastique, des éclairages LED, des feuilles utilisées recto-verso, la lumière qu’on éteint en sortant d’une pièce…
Crédit: @Top Music - SR
L’eurométropole de strasbourg et la chambre des métiers d’alsace lancent le label « eco-défis des artisans et artisans-commerçants » pour mettre en valeur les petits gestes du quotidien qui font du bien à la planète.
Ça n’a l’air de rien. Mais mis bout à bout, tous les petits gestes, de tous ceux qui veulent bien s’y mettre, ça finit par être significatif. Des gobelets en carton plutôt qu’en plastique, des éclairages LED, des feuilles utilisées recto-verso, la lumière qu’on éteint en sortant d’une pièce… Quant à la réponse classique qui consiste à dire qu’on a autre chose à penser actuellement, le président de la Chambre des Métiers d'Alsace (CMA), Jean-Luc Hoffmann rétorque : « On répond à une problématique de notre temps et de l’évolution des entreprises. L’environnement, c’est le défi du futur pour tout le monde ! Il faut qu’on puisse venir en aide aux petites structures pour changer leur façon de faire, de produire. »
La charte a été signée au sein de l’entreprise familiale Krieger-Rimmelin (8 salariés), à Schiltigheim. Bénédicte Rimmelin assiste son gérant de mari, Charles, et a commencé la visite par la machine à café… « On a changé les gobelets en plastique par des gobelets en carton. » Ce petit geste s’accompagne d’un changement des lumières au niveau de l’accueil, ainsi que d’une réflexion sur le réaménagement du hangar pour faire entrer davantage de lumière du jour, afin d’économiser en éclairage. Pour le couple, c’est une suite logique de leur vie de tous les jours : « La fibre environnementale, on l’a personnellement. On est parents d’ado, on trie, on se fournit localement… C’est une entreprise familiale, et on a voulu continuer nos actions au sein de l’entreprise, ça nous paraît tout à fait normal. »
L’histoire des gobelets « ça peut faire sourire », reprend Jean-Luc Hoffmann. « Mais ils participent à d’autres gestes. Avoir derrière d’autres idées que les gobelets de la machine à café. On ne met pas le couteau sous la gorge, on ne dit pas qu’il faut tout changer du jour au lendemain. On dit aux entreprises 'allez y petit à petit, à votre rythme, et nous serons à vos côtés'. On propose tout d’abord un diagnostic pour voir ce qu’on peut faire évoluer rapidement, et ensuite on essaye de trouver des solutions avec des accompagnements, soit financiers, soit plus terre à terre de montage de dossier. »
La CMA et l’Eurométropole de Strasbourg peuvent ensuite trouver des aides en logistique ou en recherche de financements.
L’environnement, un enjeu prioritaire pour les entreprises ?
Au sortir d’une grave crise sanitaire, et avec une actualité pour le moins brulante, on se demande si les artisans ou petits patrons ont vraiment ces problématiques en tête. Jean-Luc Hoffmann acquiesce mais explique que « c’est vraiment d’autres problèmes à gérer qu’il y a un an et demi, parce qu’on voulait tous traverser cette crise. C’était ‘venez pas nous emmerder avec des choses environnementales on ne sait pas si on existera encore dans deux ans !’ Mais aujourd’hui, l’actualité nous a rattrapés, et dans toutes les entreprises on est obligé de faire des économies d’énergies. Dans mon entreprise, on a pris 40% de coût en électricité. Et après on poursuit la démarche, et on va plus loin. Les artisans aussi sont respectueux de la planète. On va agir, chacun à son niveau, chacun dans son métier. »
Même son de cloche pour Bénédicte Rimmelin qui estime qu’il y a « une vraie prise de conscience, on le voit partout. On se rend compte déjà que nos fournisseurs réduisent leurs déchets, donc on en bénéficie aussi. C’est un prolongement de ce qu’on vit au quotidien. Un petit geste, ce n’est pas un poids supplémentaire, c’est juste de penser ce qu’on peut faire mieux et autrement en faveur de l’environnement. »
Au final, comme pour n’importe qui, il faut juste réfléchir quelques minutes. Notre Planète mérite que l’on se paye ce luxe.
43 Eco-défis !
Pour valider le Label, il faut s'engager la première année à accomplir cinq petits défis. Puis, pour conserver le Label, il suffira d'en ajouter un chaque année.
En fonction du domaine d'activité, tout n'est pas possible bien évidemment, mais on retrouve des défis dans différents "univers". Quelques exemples :
- Eau (5 Eco-défis) : Suivre ses consommations, valoriser les eaux de pluie, installer des équipements plus économes...
- Energie (9) : Utiliser un éclairage économe, isoler les locaux avec des éco-matériaux, produire de l'électricité renouvelable...
- Produits (5) : Utiliser des produits de consommation courante naturels ou éco-labellisés, commercialiser des éco-produits, locaux, de saison...
- Déchets (12) : Eviter le gaspillage alimentaire, optimiser le tri des déchets valorisables, réduire les emballages...
- Transport (4) : Se former à l'éco-conduite, s'équiper en véhicules propres...
- Sociétal (8) : S'impliquer dans la vie locale, recruter en apprentissage, disposer de locaux accessibles à tous...